Espace professionnel réservé

Code oublié ?
  • Vous êtes ici :
  • Accueil ›
  • Agronomie ›
  • Biodiversité ›
  • Effets non intentionnels

Effets non intentionnels

Le Grenelle de l'Environnement et plus particulièrement son plan Ecophyto prévoit la mise en place d'un réseau de biovigilance en milieu agricole à partir de 2012. Cette surveillance biologique du territoire dans le domaine végétal (SBT) doit permettre d'observer l'impact potentiel des activités agricoles sur l'environnement, en particulier la faune et la flore sauvages.

Cette surveillance biologique du territoire vise à la maîtrise des risques par :

  • la détection des organismes nuisibles pour éviter leur dissémination sur le territoire national, et à organiser la lutte ;
  • l'établissement de l'état phytosanitaire du territoire. Cet état des lieux est utile à l'amélioration et au raisonnement des pratiques agricoles ;
  • la détection et le suivi des effets non intentionnels des pratiques phytosanitaires sur des espèces indicatrices de biodiversité.

Le réseau de surveillance biologique du territoire relatif à la biovigilance doit collecter les données sur l'environnement, les itinéraires culturaux et les pratiques agricoles mis en oeuvre, de manière à pouvoir interpréter les évolutions constatées. Il peut également considérer d'autres données susceptibles de fournir des éléments d'explication sur l'abondance, la diversité spécifique et les dynamiques de population des taxons étudiées au sein de l'agrosystème.

La mise en œuvre du programme est basée sur un réseau de 500 parcelles en exploitations agricoles réparties au niveau national. Les parcelles se situent dans des exploitations agricoles, viticoles ou maraichères, selon les filières végétales suivies. Elles doivent permettre l'établissement d'une base de données nationale de référence.

Les indicateurs de biodiversité suivis sont représentés au travers quatre taxons :

  • les lombriciens (vers de terre)
  • la flore (plantes herbacées des bords de champs)
  • les oiseaux
  • les coléoptères (insectes dont les élytres protègent les ailes)

Flore

Le suivi de la flore herbacée des bords de champs permet de mesurer l'impact potentiel des pratiques agricoles sur des espèces spontanées situées à proximité des parcelles cultivées. Ce compartiment de l'agrosystème joue un rôle important en matière de biodiversité. Le suivi floristique respecte la méthode des quadrats botaniques. Il cible 100 espèces végétales bio-indicatrices (monocotylédones et dicotylédones), adaptées aux milieux étudiés en biovigilance et aux zones bioclimatiques de France.

Oiseaux

Le suivi de populations d'animaux vertébrés à sang chaud pourrait révéler des effets non intentionnels des traitements phytosanitaires non perçus à travers les suivis entomologiques. Les oiseaux sélectionnés ont des mœurs et des régimes alimentaires qui pourraient permettre d'établir des relations trophiques intéressantes vis-à-vis de la flore de bords de champs et des invertébrés suivis en biovigilance, ainsi que des cultures de référence situées à proximité des lieux d'observation. Pour mettre en œuvre ces suivis ornithologiques, quinze espèces d'oiseaux typiques des zones agricoles sont retenues. Pour le blé tendre d'hiver, par exemple, il s'agit de l'alouette des champs, du bruant proyer, de la bergeronnette printanière et de la perdrix grise. Les observations sont réalisées d'après le protocole STOC (suivi temporel des oiseaux communs) du MNHN, au printemps, le matin, pendant la période de reproduction.

Coléoptères

Le suivi des coléoptères des bords de champs permet un recensement entomologique qui révèle une gamme écologique importante composée d'espèces aux mœurs et aux régimes alimentaires variés (phytophage, carnassier, pollinisateur, détritivore…). Il s'agit d'auxiliaires, de ravageurs ou d'insectes indifférents aux cultures situées à proximité.

Vers de terre

Les vers de terre sont des indicateurs biologiques de la qualité du sol et sont également des acteurs indispensables de sa fertilité et de sa perméabilité. Ils sont particulièrement nombreux et actifs dans les sols amendés en matières organiques avec des effluents d'élevage (composts, lisiers, fumiers), en particulier dans les zones de polyculture-élevage. Les observations sont réalisées d'après un protocole mis au point par l'Université de Rennes sur des placettes fixes de février à avril, soit la période d'activité maximale des vers de terre.

Enquête sur les données paysagères et culturales

La variabilité des populations dans un écosystème peut être multifactorielle. Il convient, par exemple, de noter que la modification du paysage peut entraîner la régression ou la disparition de certaines espèces sauvages. La prise en compte de l'échelle paysagère est aussi importante que les pratiques agricoles. L'analyse des données de la biovigilance doit donc considérer toutes les modifications et perturbations du milieu dans lequel évoluent la flore et la faune surveillées, susceptibles d'entraîner un déséquilibre biologique. L'enregistrement des données du milieu et des pratiques agricoles est indispensable en vue de l'interprétation des évolutions observées.

Pour plus d'informations